La petite histoire de la tartiflette
Est-elle aussi traditionnelle et ancienne que ce que vous croyez ?
Hiver et froidure, ski et sport d’hiver riment souvent avec raclette, fondue et tartiflette. Mais ce plat savoyard est-il si traditionnel qu’il en a l’air ?
Il était une fois la pela
En Haute-Savoie, on prépare depuis longtemps la pela des Aravis, à base de pommes de terre, oignons et reblochon. Ce plat paysan et rustique se prépare dans une poêle à manche très long que l’on nomme péla (la pelle). Fait avec des restes de fromage, il est également surnommé « fricassée de reblochon ».
La tartiflette, une invention récente
Elle tire son nom de tartifle, la pomme de terre en savoyard. Directement inspirée par la pela, elle comporte en plus des lardons et du vin blanc, et se réalise au four. Elle remporta immédiatement un grand succès dans les stations de sport d’hiver avant d’être adoptée partout en Savoie… et dans toute la France.
Le Reblochon super star
Tartiflette ou péla, dans tous les cas, c’est la qualité du reblochon qui fait le bon goût du plat ! Qu’il soit fermier (reconnaissable grâce à sa pastille verte) ou laitier (pastille rouge), ce fromage de Haute-Savoie particulièrement savoureux et fondant gagne à être connu. Ne serait-ce que par son histoire unique : « reblocher » en patois savoyard, c’est traire une deuxième fois la vache, qui donne alors un lait encore plus riche et crémeux. Les paysans pratiquaient cette technique de traite pour éviter de payer trop d’impôts, calculés sur les quantités de lait. Avec ce lait tiré après le passage du collecteur, le reblochon était fabriqué, petit régal réservé à la famille.
En pela, en tartiflette ou tout simplement avec un morceau de pain, le Reblochon, c’est vraiment très bon !